Syndrome prémenstruel : comment atténuer les symptômes
Le syndrome prémenstruel correspond à un ensemble de manifestations qui précèdent la survenue des règles. Touchant 20 à 40% des femmes en âge de procréer, ces troubles d’ordre hormonal sont fréquents mais banalisés. Si certaines femmes n’en souffrent jamais, d’autres en revanche vivent cette période du cycle de manière très inconfortable avec des symptômes physiques et psychiques importants qui impactent la qualité de vie. Comme bon nombre d’autres désagréments liés à la vie biologique de la femme, ce syndrome prémenstruel est souvent vécu comme une fatalité. Les femmes rapportent rarement à leur médecin l’existence de ces troubles pensant peut-être, à tort, qu’il n’existe pas de moyens pour les atténuer. Or des solutions efficaces existent. Avant de les exposer, voyons déjà à quoi correspond ce syndrome et quels en sont les signes.
À quoi est dû le syndrome prémenstruel ?
Des causes encore obscures
Les cycles menstruels étant un éternel recommencement (la durée moyenne d’un cycle est de 28 jours en général), chaque mois peut comporter son lot de jours difficiles. Variant de quelques heures à quelques jours avant le début des règles, cet ensemble de symptômes disparaît rapidement après la survenue de celles-ci. La gradation va d’une simple gêne passagère à un sacerdoce de plusieurs jours.
Ce syndrome met en jeu des facteurs hormonaux bien que les mécanismes exacts restent encore difficiles à préciser et ne sont pas encore tous bien identifiés.
Même si l'hypothèse d’un lien avec les fluctuations hormonales physiologiques semble attendue, il ressort qu’une prédisposition génétique peut également être envisagée.
D’autres suppositions ont également émergé telles que la carence en sérotonine(1) ou encore en magnésium et en calcium, mais ces dernières doivent encore être documentées.
Un syndrome fréquent
Malgré sa fréquence, ce problème est trop souvent passé sous silence. Comme les femmes ne s’épanchent pas sur le sujet, aucune cause ne sera recherchée et donc aucun traitement ne sera mis en place. Or, une femme a des cycles menstruels pendant environ 38 années de sa vie !
En effet, 20 à 40% des femmes en période de fécondité (autrement dit en âge de procréer) sont concernées par des signes prémenstruels, et ceci jusqu’à la ménopause(2). Chez un tiers d’entre elles, on parle de syndrome prémenstruel car elles souffrent de manifestations désagréables qui diminuent leur qualité de vie.
Enfin, dans 5% des cas, ces troubles représentent un véritable handicap, impactant la vie personnelle, professionnelle et sociale. Dans ce cas, on parle de Trouble Dysphorique Prémenstruel (TDPM) car il représente une forme sévère du syndrome prémenstruel qui est hélas encore trop souvent sous-diagnostiqué.
Comment peut se manifester le syndrome prémenstruel ?
Les signes les plus fréquents peuvent se classer en 2 grandes catégories : les symptômes psychiques et les symptômes physiques. Ils sont pour la plupart non spécifiques, c’est-à-dire qu’ils ne sont pas caractéristiques du syndrome prémenstruel, et d’intensité variable. Ils sont importants à compiler car le diagnostic repose uniquement sur eux et le moment de leur survenue. L’intensité des symptômes est quant à elle variable.
Des phénomènes physiques désagréables
Douleurs prémenstruelles
Les douleurs dans le bas du ventre, encore appelées dysménorrhées, représentent un signe classique(3) de l’arrivée imminente des menstruations. Ces douleurs peuvent prendre l’allure de crampes ou de pesanteur ou encore être globales sur la partie inférieure de l’abdomen. Elles peuvent également être localisées dans le bas du dos ou la région du sacrum.
Les maux de tête (ou céphalées), s'invitent parfois au reste des réjouissances et pour certaines femmes, peuvent même représenter le seul signe gênant qu’elles perçoivent.
Mastodynies
Ce terme désigne une sensation de lourdeur ou de tension dans les seins couramment décrite par bon nombre de femmes. La poitrine peut être sensible spontanément ou uniquement au toucher.
Rétention d’eau
Cette rétention entraîne des œdèmes ainsi qu’une prise de poids transitoire mais explique éventuellement le fait que les seins soient tendus et douloureux.
Troubles digestifs
Certaines femmes décrivent des nausées pouvant conduire à des vomissements dans les jours précédant l’arrivée des règles. Des ballonnements, des aigreurs d’estomac font parfois partie du cocktail de désagréments.
Des aléas émotionnels déroutants
Le syndrome prémenstruel peut également se traduire par des troubles d’ordre psychique. Parmi la panoplie régulièrement décrite par un grand nombre de femmes (et potentiellement par leur entourage !), on trouve les difficultés de concentration, l’irritabilité, l’émotivité, l'anxiété, l'agitation, la colère, l'insomnie, voire carrément la déprime. Ces variations émotionnelles parfois intenses montrent que les systèmes nerveux et hormonal sont liés dans leur fonctionnement. Le terme plus médical de dysphorie est également employé pour nommer ces changements d’humeur. Cela peut également aller jusqu’à des troubles psychiques transitoires mais intenses telle que l’humeur dépressive.
Concernant la vitalité, elle est généralement altérée allant d’une fatigue intense jusqu’à la léthargie.
Un diagnostic purement clinique
Des examens complémentaires ne sont pas nécessaires sauf si certains symptômes orientent vers d’autres hypothèses comme une endométriose ou un syndrome des ovaires polykystiques. En revanche, pour confirmer le diagnostic de syndrome prémenstruel, les femmes sont invitées à écrire de manière datée les désagréments qu’elles présentent dans le cadre de cette hypothèse.
Comment atténuer les symptômes en lien avec le syndrome prémenstruel ?
Même si aucun traitement spécifique n’est encore mis au point, il consiste à essayer différentes stratégies pour déterminer ce qui peut fonctionner pour une femme mieux que pour une autre.
Essayer certaines astuces et traitements classiques
L’ibuprofène (anti-inflammatoire non stéroïdien)(4) et le paracétamol sont les antalgiques les plus fréquemment utilisés pour soulager la douleur prémenstruelle. Au-delà de ces médicaments, les solutions pour soulager les symptômes visent la régulation hormonale. Ainsi, la pilule contraceptive orale peut être prescrite dans une intention de régulariser les cycles menstruels et atténuer les douleurs associées. Si vous n’êtes pas favorable à des médications classiques, sachez qu’une étude a montré que l’utilisation de chaleur locale appliquée sur le bas ventre (avec une bouillotte par exemple) suffit parfois à soulager les dysménorrhées(5).
Recourir à un complément alimentaire
Certains compléments alimentaires sont formulés à base de plantes et de vitamines pour favoriser un meilleur confort en fin de cycle. Ces compléments permettent une régulation hormonale tout au long du cycle mais leur composition agit également sur la douleur et le système nerveux. Certains composants naturels, identifiés comme ayant une action sur la sphère féminine, peuvent apporter une réponse globale aux principaux désagréments.
La potentille ansérine, par exemple, est connue pour ses vertus calmantes des règles douloureuses. Le magnésium contribue à l’équilibre du système nerveux. Le PEA (Palmitoyl Éthanol Amide) est une molécule naturellement produite par notre corps dans les situations douloureuses et intervient au niveau des récepteurs du circuit de la douleur pour la réduire(6). Les études ont montré que l’extrait de renouée du Japon, contient une teneur intéressante en polydatine et que cette dernière agirait en interaction avec le PEA. Quelques études sérieuses ont montré que leur association serait pertinente sur la douleur et l’inconfort menstruel(7).
Modifier ses habitudes de vie
Pour atténuer certains symptômes, chez certaines femmes, il suffit parfois simplement de changer les habitudes alimentaires. Toutes les recommandations d'alimentation saine et équilibrée sont valables, mais en particulier la diminution de consommation de graisses et sucres rapides peut être bénéfique(8). Par ailleurs, le stress, de même que le manque de sommeil et d’activité physique, peuvent influencer négativement l’intensité des manifestations prémenstruelles. Même s’il n’est pas toujours évident de contrôler ces paramètres, leur prise en compte peut réellement améliorer les quelques jours délicats qui précèdent les règles.
Thérapie sérotoninergique
La sérotonine est un neurotransmetteur qui agit dans la boucle qui conditionne notre humeur. Un déficit en sérotonine est connu pour contribuer à favoriser la dépression. Il semble que ce mécanisme entre également en jeu dans le syndrome prémenstruel et ses symptômes psychiques détaillés un peu plus haut.
Des études ont montré une efficacité des inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine sur le syndrome prémenstruel sévère(9), à condition d’une bonne indication. Aussi, certains médecins généralistes et gynécologues y ont parfois recours en prescription pour des femmes dont les troubles de l’humeur sont très marqués quelques jours avant l’arrivée des règles.
L’inconfort prémenstruel ne doit pas être une fatalité. Il peut être soulagé par différents moyens qui concernent aussi bien des habitudes de vie que des thérapeutiques allopathiques ou naturelles. En parlant avec votre médecin ou votre gynécologue, vous serez conseillée afin de ne plus subir cette période du cycle parfois très désagréable.
Sources :
1. Recommandations_glaucome.pdf https://www.sfo-online.fr/files/medias/documents/Recommandations_glaucome.pdf 2. Jünemann AGM, Grieb P, Rejdak R. Bedeutung von Citicolin bei der Glaukomerkrankung. Ophthalmol. 2021;118(5):439‑48. 3. Ottobelli L, Manni GL, Centofanti M, Iester M, Allevena F, Rossetti L. Citicoline oral solution in glaucoma: is there a role in slowing disease progression? Ophthalmol J Int Ophtalmol Int J Ophthalmol Z Augenheilkd. 2013;229(4):219‑26. 4. Rossi GCM, Rolle T, De Silvestri A, Sisto D, Mavilio A, Mirabile AV, et al. Multicenter, Prospective, Randomized, Single Blind, Cross-Over Study on the Effect of a Fixed Combination of Citicoline 500 mg Plus Homotaurine 50 mg on Pattern Electroretinogram (PERG) in Patients With Open Angle Glaucoma on Well Controlled Intraocular Pressure. Front Med. 29 avr 2022;9:882335. 5. Aydin B, Onol M, Hondur A, Kaya MG, Ozdemir H, Cengel A, et al. The effect of oral magnesium therapy on visual field and ocular blood flow in normotensive glaucoma. Eur J Ophthalmol. févr 2010;20(1):131‑5.
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