Les bons réflexes pour un allaitement réussi

Les bons réflexes pour un allaitement réussi

On entend souvent dire que le lait maternel représente le meilleur aliment pour le développement et la croissance du nouveau-né car il répond à ses besoins particuliers dès la naissance. La composition du lait maternel ne peut être égalée par celle des préparations commerciales pour nourrissons. L’allaitement maternel exclusif jusqu’à l’âge de 6 mois au moins est d’ailleurs une préconisation officielle de l’OMS(1). Cette dernière estime qu’environ 40% des bébés entre 0 et 6 mois sont nourris au sein. Sans chercher à convaincre à tout prix, il est sûrement bon de rappeler en quoi le lait maternel offre des bienfaits pour la santé du bébé, et qu’il est également bénéfique pour la mère. Et pour les femmes qui font ce choix, voici en détail les bons réflexes pour un allaitement réussi.

La composition idéale du lait maternel pour le bébé

Les merveilles de la nature

L’expression « la nature est bien faite » n’a jamais pris autant son sens que pour illustrer les qualités nutritionnelles parfaites du lait produit par la femme qui allaite. Déjà, durant la grossesse, la physiologie se charge de préparer l’organisme maternel en faisant automatiquement des réserves énergétiques en prévision d’un éventuel allaitement.

La succion du mamelon stimule la production de lait par la glande mammaire. C’est pourquoi l’allaitement doit se faire à la demande, autant que le bébé le réclame.

Autre exemple de la magie du corps, la composition du lait maternel évolue au fil de la croissance de l’enfant et s’adapte à ses besoins. C’est uniquement dans ce lait maternel, au cours des premières semaines, que le nouveau-né puise l’ensemble des nutriments dont il a besoin.

Une adéquation parfaite avec les besoins

Les qualités nutritionnelles du lait sont parfaitement conformes aux besoins du bébé nourri. Il a été dénombré plus de 200 éléments qui entrent dans la composition du lait maternel. Anticorps, enzymes, hormones, facteurs de croissance et cellules vivantes ne peuvent pas s'intégrer à la fabrication d’un lait industriel.

Aussi incroyable soit-il, le lait maternel offre la teneur adéquate en protéines (non allergènes, faciles à absorber et à digérer), glucides et lipides nécessaires au développement et à la structuration de son organisme. Ce lait est également naturellement concentré en vitamines et minéraux, particulièrement en vitamine C ou en fer. Enfin, le lait maternel contient d’excellents acides gras, précieux pour la mise en place des fibres de la substance blanche cérébrale de l’enfant, mais également pour sa vision.

C’est un lait très digeste pour l’enfant grâce aux enzymes qu’il contient, facilitant la digestion du nouveau-né dont le système est, par essence, encore très immature.

Les avantages nombreux et vérifiés de l’allaitement

Un coup de pouce immunitaire et des avantages à court et long terme

Les anticorps, produits par la mère et contenus dans son lait, aident le bébé allaité à se défendre contre certaines bactéries et virus.

Une mention spéciale doit être adressée au colostrum, ce premier lait produit par les seins de la mère après la naissance de son enfant. En effet, ce colostrum, très riche en anticorps et concentré en protéines et nutriments, vient tapisser les parois du système digestif du nouveau-né et contribue à le protéger de nombreuses maladies infantiles courantes(2). Des chercheurs pensent qu’il pourrait également limiter le risque de mort subite du nourrisson(3). Il serait enfin un bon allié pour la prévention du surpoids et de l’obésité à un âge ultérieur(4).

Un excellent nectar pour le développement du tissu cérébral

L’élaboration du tissu cérébral constitue une phase cruciale du développement de l’enfant. Le cerveau double de volume la première année de vie. Quand il vient au monde, le nouveau-né possède environ 100 milliards de neurones : c’est plus que son capital pour toute la vie (puisqu’un certain nombre disparaît de manière physiologique dans les 1ères années). Au-delà de ce nombre gigantesque de neurones, c’est surtout les connexions entre eux qui vont être primordiales et des nutriments essentiels sont nécessaires pour cela.

Une étude de 2018(5) a montré que nourrir un bébé né prématurément avec du lait maternel aurait un bénéfice sur sa connectivité cérébrale, autrement dit la capacité de son cerveau à développer des connexions neuronales.

Des bénéfices également pour la mère

L’allaitement maternel a un effet protecteur vis-à-vis du cancer du sein(6) et des ovaires(7), mais aussi du diabète et des maladies cardiovasculaires(8).

Contrairement au lait artificiel, le lait maternel ne demande pas d’organisation ni d’anticipation particulière : il est toujours prêt à consommer et à bonne température ! Petit coup de pouce supplémentaire, le fait d’allaiter aide à perdre les kilos récalcitrants de la maman.

Cependant, sans se mettre la pression, il implique une attention particulière sur l’alimentation de la maman au quotidien. Tout comme pendant la grossesse, certains nutriments doivent être en apport renforcé durant l’allaitement. Bien sûr, l’organisme a fait des réserves pendant la grossesse, mais celles-ci seront insuffisantes dans le temps car la croissance du bébé est exponentielle en début de vie extra-utérine.

Sur quels aspects de son alimentation la femme allaitante doit-elle être attentive ?

Une hydratation rigoureuse

Bien boire tout au long de la journée se révèle un précieux conseil. Le principe repose même sur le fait de boire sans attendre d’avoir soif. La production de lait demande au corps une excellente hydratation. L’eau est le meilleur liquide pour votre organisme, notamment des eaux bien minéralisées et riches en calcium et magnésium.

Nourriture saine et alimentation équilibrée

Certains consensus ont été établis pour indiquer l’ensemble des recommandations alimentaires pendant l’allaitement (9).

Les aliments riches en protéines devront faire partie de l’assiette maternelle (10). Ces macronutriments constituent le support de base de la fondation de nombreux organes. De même, les lipides ont un rôle énergétique essentiel et entrent dans la composition de l’ensemble des cellules. Il faut veiller à mettre l’accent sur les acides gras mono et surtout polyinsaturés de type omégas-3.

Un apport maternel adéquat en calcium, minéral le plus abondant de l’organisme, aura un effet positif sur la croissance et le développement osseux de l’enfant. L'alimentation doit être riche en produits laitiers et en légumes verts à feuilles (comme le chou), la consommation d'eaux minérales riches en calcium.

Par ailleurs, cet apport en calcium est particulièrement important pendant l'allaitement en raison de l’épuisement des réserves de calcium maternelles. Cela peut impliquer une diminution transitoire de la densité minérale osseuse, ce qui n’est pas souhaitable. Le métabolisme du calcium nécessite de la vitamine D.

Enfin, de par leur rôle prépondérant dans de nombreux processus physiologiques, le fer, le magnésium et l’iode doivent également être apportés en quantités suffisantes.

Collations

Lorsque vous allaitez, vous avez d’office besoin d’un nombre supplémentaire de calories journalière. On dit qu’il est globalement de 500 kcal de plus par jour (10).

Dans la journée marathon d’une maman de nouveau-né, qui plus est lorsqu’elle allaite, il est bon de prévoir des collations. Un petit encas dans la matinée et un autre dans l’après-midi seront bénéfiques, à condition bien sûr de ne pas en profiter pour grignoter n’importe quoi…

Favoriser naturellement la lactation avec les plantes

Le fenouil est réputé plante galactagogue, c’est-à-dire ayant une action stimulante sur la sécrétion lactée. Le fenouil est également riche en calcium et en antioxydants, au même titre que d’autres plantes utilisées pour soutenir l’allaitement (fenugrec, carvi, galéga…). Au-delà de soutenir la production de lait maternel, le fenouil aide, en bonus, à la digestion et apaise les coliques du nouveau-né (11).

Dans le cadre de l’allaitement, et avant de se supplémenter, il est toujours préférable de prendre un avis auprès d’un professionnel de santé formé à la phytothérapie.

Un complément alimentaire spécifique pour accorder les apports avec les besoins

Malgré une vigilance accrue vis-à-vis de l’alimentation de cette période d’allaitement, la maman d’un nouveau-né ou d’un nourrisson a souvent des journées bien remplies. La prise d’un complément alimentaire, dont le contenu a été étudié pour remplir le cahier des charges de ses besoins, constitue une bonne option.

L’idéal est qu’il contienne au moins des omégas-3, des vitamines du groupe B mais aussi D, ainsi que des minéraux, précieux dans la structuration et le développement du bébé.

L’allaitement va souvent de pair avec une phase de fatigue importante lors de laquelle le système immunitaire a tout intérêt à être renforcé.

Une alimentation suffisamment énergétique et complète, une hydratation importante et un recours aux compléments alimentaires forment un trio précieux pour bénéficier de toutes les vertus d’un allaitement réussi.

Références bibliographiques :

1. Allaitement [Internet]. [cité 24 août 2022]. Disponible sur: https://www.who.int/fr/health-topics/breastfeeding
2. Pribylova J, Krausova K, Kocourkova I, Rossmann P, Klimesova K, Kverka M, et al. Colostrum of healthy mothers contains broad spectrum of secretory IgA autoantibodies. J Clin Immunol. déc 2012;32(6):1372‑80.
3. Vennemann MM, Bajanowski T, Brinkmann B, Jorch G, Yücesan K, Sauerland C, et al. Does breastfeeding reduce the risk of sudden infant death syndrome? Pediatrics. mars 2009;123(3):e406-410.
4. Wang L, Collins C, Ratliff M, Xie B, Wang Y. Breastfeeding Reduces Childhood Obesity Risks. Child Obes Print. juin 2017;13(3):197‑204.
5. Blesa M, Sullivan G, Anblagan D, Telford EJ, Quigley AJ, Sparrow SA, et al. Early breast milk exposure modifies brain connectivity in preterm infants. NeuroImage. 1 janv 2019;184:431‑9.
6. Collaborative Group on Hormonal Factors in Breast Cancer. Breast cancer and breastfeeding: collaborative reanalysis of individual data from 47 epidemiological studies in 30 countries, including 50302 women with breast cancer and 96973 women without the disease. Lancet Lond Engl. 20 juill 2002;360(9328):187‑95.
7. Babic A, Sasamoto N, Rosner BA, Tworoger SS, Jordan SJ, Risch HA, et al. Association Between Breastfeeding and Ovarian Cancer Risk. JAMA Oncol. juin 2020;6(6):e200421.
8. Ip S, Chung M, Raman G, Chew P, Magula N, DeVine D, et al. Breastfeeding and maternal and infant health outcomes in developed countries. Evid ReportTechnology Assess. avr 2007;(153):1‑186.
9. Agence Nationale d’Accréditation et d’Evaluation en Santé (ANAES). Acta Endosc. avr 1998;28(2):151‑5.
10. Dewey KG. Energy and Protein Requirements During Lactation. Annu Rev Nutr. 1997;17(1):19‑36.
11. Weizman Z, Alkrinawi S, Goldfarb D, Bitran C. Efficacy of herbal tea preparation in infantile colic. J Pediatr. avr 1993;122(4):650‑2.

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